Anonyme du XVIIIe siècle. Portrait d'Antoine Ranc. Terre cuite et plâtre patiné. Montpellier, musée Languedocien © photo Elsa Trani

Anonyme du XVIIIe siècle. Portrait d'Antoine Ranc. Terre cuite et plâtre patiné. Montpellier, musée Languedocien © photo Elsa Trani

Ce soir, 30 mai 2018 à 18h et en présence des auteurs, aura lieu en l’église Saint Mathieu de Montpellier, la présentation du nouvel opus de la collection DUO patrimoine de la DRAC Ocitanie, consacré à Antoine Ranc (1634-1716), peintre montpelliérain et la peinture sous Louis XIV en Languedoc, et auquel nous avons eu le plaisir de participer.

Le peintre Antoine Ranc à l'honneur : un nouvel opus DUO Patrimoine de la DRAC Occitanie

 

Comme l’indique fort justement Hélène Palouzié, conservatrice régionale des Monuments historiques adjointe et des antiquités et objets d’arts de l’Hérault, qui a dirigé la publication, Antoine Ranc a profondément marqué la scène artistique languedocienne. Si Montpellier a conservé la mémoire de peintres célèbres tels Sébastien Bourdon, Reynaud Levieux, Nicolas Mignard ou Jean de Troy, Antoine Ranc allait directement ou indirectement inspirer toute une génération de jeunes artistes, appelée à connaître un destin « hors les murs » plus glorieux encore : son fils Jean (1674-1735) à Paris et à Madrid, Jean Raoux (1677-1734) en Italie puis à Paris, Henri Verdier (1655-1721) à Lyon et Hyacinthe Rigaud (1659-1743) à Paris.

Hyacinthe Rigaud : à gauche, autoportrait, 1696 (Perpignan, coll. part © photo Stéphan Perreau) ; à droite, portrait d'Antoine Ranc, 1696 (Narbonne, musée d'art et d'Histoire © ville de Narbonne)

Hyacinthe Rigaud : à gauche, autoportrait, 1696 (Perpignan, coll. part © photo Stéphan Perreau) ; à droite, portrait d'Antoine Ranc, 1696 (Narbonne, musée d'art et d'Histoire © ville de Narbonne)

 

Les productions d’Antoine Ranc, peu connues du grand public, demeurent aujourd’hui nombreuses, essentiellement disséminées dans les églises de l’Hérault. Le travail conjoint des historiens de l’art et des Monuments historiques a donc permis, à la suite des travaux pionniers de Francine Arnal et d’Alain Chevalier, conservateur en chef du patrimoine et directeur de la Révolution française au domaine de Vizille[1], de retrouver, d’identifier, de classer et de restaurer nombre d’entre elles. Patiemment mises au jour, redécouvertes bien que cachées au regard par leur mauvais état de conservation, ces œuvres sont largement reproduites dans ce nouvel opus DUO patrimoine.

Antoine Ranc, Saint Just et Saint Pasteur, v. 1700, Saint-Just, Eglise Saint-Just-et-Pasteur © photo Toshiro Matsunaga, DRAC Occitanie

Antoine Ranc, Saint Just et Saint Pasteur, v. 1700, Saint-Just, Eglise Saint-Just-et-Pasteur © photo Toshiro Matsunaga, DRAC Occitanie

 

 

L’ouvrage de 88 pages s’ouvre par une réflexion menée par Hélène Palouzié sur le délicat travail de restauration des toiles et la politique de conservation menée par la DRAC ces dernières années. Elsa Trani, docteur en histoire de l’art, de l’Université d’Aix-Marseille, poursuit le récit en peignant une fresque de Montpellier et de la peinture en Languedoc au XVIIe siècle, laquelle illustre une partie du sujet principal de sa thèse de doctorat, soutenue en 2016 à Montpellier[2].

 

Alain Chevalier expose à sa suite, un vaste bilan de l’Œuvre et de la carrière d’Antoine Ranc, sous les prélatures des deux grandes figures ecclésiastiques de Montpellier, Charles de Pradel et Charles Joachim Colbert de Croissy et au service des divers ordres religieux de sa cité.

 

 

Premier testament d'Antoine Ranc 7 décembre 1691. Montpellier, archives départementales de l'Hérault © photo Stéphan Perreau

Premier testament d'Antoine Ranc 7 décembre 1691. Montpellier, archives départementales de l'Hérault © photo Stéphan Perreau

 

Pour notre part, nous terminons l’opuscule en exposant notre redécouverte des testaments inédits du peintre. Ces actes, essentiels à plus d’un titre, appartiennent à un ensemble vertigineux d’archives que nous avons en partie dépouillé, et qui éclaire d’un jour nouveau la position sociale dominante d’Antoine Ranc dans sa cité. Ce sujet, sera plus largement développé dans notre prochain article à paraître aux Études Héraultaises, sorte de préambule au catalogue raisonné de Jean Ranc que nous achevons et à la rétrospective qui lui sera prochainement consacrée au musée Fabre de Montpellier.

 

L'opuscule DUO Patrimoine est disponible gratuitement à l'accueil de la DRAC Occitanie à Toulouse et à Montpellier, ainsi qu'en téléchargement libre sur le site de la DRAC.

 

Signatures d'Antoine Ranc dans les archives de l'Hérault © photos Stéphan Perreau

Signatures d'Antoine Ranc dans les archives de l'Hérault © photos Stéphan Perreau

 


[1] Francine Arnal, Alain Chevalier ; avec la contribution de Pierre Curie, Joël Perrin, Tableaux religieux du XVIIe siècle à Montpellier, collection Images du Patrimoine, Service régional de l'Inventaire de Languedoc-Roussillon, 1993.

[2] « La peinture à Montpellier de Bourdon à Vien », Thèse de doctorat d’Histoire Moderne sous la direction de Michèle-Caroline Heck, Université Paul-Valéry, Montpellier III, décembre 2016.

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