Quand Madame Rigaud devient « Angélique »
23 juil. 2011
Hyacinthe Rigaud : portrait de Jean Le Juge, Elisabeth de Gouy et leur fille. Ottawa, musée des Beaux-arts © m.b.a.o
La fiction que nous ne résistons pas à vous proposer est extraite du Magasin des demoiselles, morale, éducation, Histoire, sciences, littérature, beaux-arts, voyages, biographie, recréation, économie domestique, Modes, petits courriers des demoiselles (Paris, 1845, vol. 1, p. 339 et suivantes). Elle procède d'une vieille tradition dix-neuviémiste, qu'apparemment les « publications récentes » font perdurer.
Sans doute ce type de récit ultra-romancé, dédié à l'éducation des demoiselles en mal de romantisme et digne aujourd'hui d'un nouvel épisode de la série « Angélique », accréditera certains constats contemporains disant Hyacinthe Rigaud encore prisonnier d'a priori historiographiques, volontiers entachés de considérations nationales... Rigaud, vieillard voûté et volontiers bougonnant, devient en trois tirades et après quelques bonnes chopines, premier peintre du roi, en un happy-end tourbillonnant qui puise sa source chez Dezallier d'Argenville.
Etonnant que ce roman féminin, dans lequel Elisabeth De Gouy devient Madame Leterrier, ait été oublié de ceux qui semblent aujourd'hui regretter, qu'en parlant de Rigaud, l'on « se contente la plupart du temps de répéter une tradition, sans en vérifier l'exactitude ni sans parfois citer les sources sur lesquelles on se fonde. » Vérifier l'exactitude... heureux d'Argenville et consorts qui échappent ainsi à certaines censures contemporaines ; lesquelles privilégient, en guise comparaisons scientifiques, le dos plus pratique de certaines encyclopédies libres...
Jugez plutôt en cliquant ici pour lire ce passionnant roman d'aventure....