Hyacinthe Rigaud - portrait de la marquise de Louville, 1708 © Christie's

Hyacinthe Rigaud - portrait de la marquise de Louville, 1708 © Christie's

Décidément, 2011 aura déjà été, à mi-parcours, une année fertile en beaux spécimens de l'art de Rigaud. Dernier en date, chez Christie's Londres (5 juillet 2011, lot. 17), la superbe effigie de la marquise de Louville, née Hyacinthe Sophie Béchameil de Nointel (1690-1757) que nous avions signalée à l’occasion de l’évocation d’une posture à succès du maître [1] . La toile (H. 138,5 ; L. 106,5 cm), fut longtemps conservée dans la famille du modèle au château de Louville-la Chénard (près de Chartres, en Beauce) ; demeure classique qui copiait la disposition de l'hôtel d'Humières à Paris (photo ci-contre).

Le château de Louville-la-Chénard en Eure-et-Loir

Le château de Louville-la-Chénard en Eure-et-Loir

Le portrait passa ensuite dans la galerie Ségoura à Paris dans les années 1980 où elle fut acquise par l'actuel collectionneur. Si le prix demandé, en estimation basse de 300 000 £ n'est certes pas à la portée de toutes les bourses, ne boudons pas notre plaisir car il s'agit là d'un tableau tout à fait spectaculaire.

 

C’est à l’occasion de son mariage, le 18 juin 1708, que Madame de Louville passe sous le pinceau de Hyacinthe Rigaud en même temps que son époux, Charles Auguste d'Allonville de Louville (1664-1731). Elle était la fille de Madeleine Le Ragois et de Louis Béchameil de Nointel (1630-1703), conseiller d’État et ambassadeur à Constantinople (selon Saint-Simon), financier grassement enrichi dans la fourniture aux armées durant la Fronde et devenu par grâce royale, marquis de Nointel. Intendant de la Généralité de Tours de 1688 à 1691 et maître d’hôtel de Louis XIV, on attribue au marquis la création en 1700 de la fameuse sauce béchamel.

Hyacinthe Rigaud - portrait de la marquise de Louville, 1708 (détail) © Christie's images

Hyacinthe Rigaud - portrait de la marquise de Louville, 1708 (détail) © Christie's images

Quant au marquis de Louville, d’une ancienne famille distinguée par ses alliances et ses faits d’armes, il fut capitaine au régiment du Roi-Infanterie, colonel au régiment de Lombardie, ami de Fénelon, Gentilhomme du duc d’Anjou (1690), accompagne le nouveau roi Philippe V en Espagne, familier du duc de Bournonville, attaché au duc de Bourgogne (de 1703 à 1712) et au duc de Berry, Gouverneur et Grand-Bailli de Courtrai. Saint Simon le juge « homme d'infiniment d'esprit, et qui, avec une imagination qui le rendait toujours neuf et de la plus excellente compagnie, avait toute la lumière et le sens des grandes affaires et des plus solides et des meilleurs conseils ».

 

Les deux portraits, l’un, féminin, évoquant la fidélité et l’ardeur du ménage par la figuration des œillets rouges, l’autre, la fougue du commandant des armées et l’assurance des faveurs royales par la vêture « toute militaire », ont été inscrits aux livres de comptes de Rigaud pour l’année 1708 donc, et ceci contre la modique somme de 300 livres chacun [2] . Mais il est vrai que ce paiement, stipulé comme « habillement répété », semblait devoir s’inspirer de compositions plus anciennes.

​​​​​​​Simon Vallée d'après Hyacinthe Rigaud - portrait de Catherine-Marie le gendre de Villedieu © coll. priv.

​​​​​​​Simon Vallée d'après Hyacinthe Rigaud - portrait de Catherine-Marie le gendre de Villedieu © coll. priv.

C’est le cas de l’effigie de la marquise qui renvoie à celle de Catherine-Marie Le Gendre de Villedieu (1682-1749), épouse de Claude Pecoil (v.1629-1722), peinte quant à elle en 1702 contre 500 livres, avec la collaboration de Le Prieur, et suivit de nombreuses copies [3]. Le modèle, gravé avec maestria par Simon Vallée sous la conduite de Pierre Drevet (selon Mariette, vers 1706 ou 1709 selon Hulst ; un dessin correspondant est conservé à Cologne), mettait en scène une « figure jusqu’aux genoux, groupée avec un petit nègre [sic] qui reçoit dans une corbeille des fleurs qu’elle cueille ». Madame Pécoil, ainsi immortalisée par le burin, bénéficia (ou fut affublée, c’est selon) d’un quatrain du célèbre Gacon, petit poème qui aurait tout à fait pu s’appliquer au nez mutin de la marquise de Louville :

Sous le riant aspect de Flore
Cette beauté touche les Cœurs,

Et par le contraste d’un More
Relève ses attraits vainqueurs.
Mais que dis je ! Des dons de Flore
Son teint augmente la fraicheur
Et la noirceur même du More
Tire un éclat de sa blancheur.

Le jeune esclave (du fait de son collier, « rutilant comme un bijou »), est finalement instrumentalisé pour appuyer le contraste entre féminité absolue de sa maîtresse (blancheur de peau) et l’ébène de sa propre peau. Il fait indéniablement penser à l’étude du musée de Dunkerque, célèbre entre toutes [4].

Hyacinthe Rigaud - portrait de jeune maure. v. 1710. Dunkerque, musée des Beaux-arts © Musée des Beaux-arts de Dunkerque

Hyacinthe Rigaud - portrait de jeune maure. v. 1710. Dunkerque, musée des Beaux-arts © Musée des Beaux-arts de Dunkerque

Le jeune garçon, ici tête nue, était enrubanné dans les portraits masculins dans lesquels il devait apparaître. Ainsi, on apercevait déjà le rôle d'un tel accompagnateur dans l'effigie du prince de Conti, infortuné candidat au trône de Pologne, fixée par Rigaud dès 1697 et aujourd'hui perdue.

​​​​​​​Pierre Drevet d'après Hyacinthe Rigaud - Portrait du prince de Conti © d.r.

​​​​​​​Pierre Drevet d'après Hyacinthe Rigaud - Portrait du prince de Conti © d.r.

Qui dit Pologne, dit reprise ostentatoire de la composition, mais au service, cette fois du véritable détenteur  : Auguste III de Saxe, roi de Pologne peint par Rigaud en 1715[5]; le maure étant cette fois beaucoup plus fidèle à l'étude de Dunkerque dans son turban, mais avec l'aigrette de 1697 et le pendant d'oreille en perle des portraits féminins...

​​​​​​​Hyacinthe Rigaud - Portrait d'Auguste III. Dresde, Kunstsammlungen, Gemälde Galerie Alte Meister (détail) © DKDGAM

​​​​​​​Hyacinthe Rigaud - Portrait d'Auguste III. Dresde, Kunstsammlungen, Gemälde Galerie Alte Meister (détail) © DKDGAM

Enfin, il n'est pas inutile de noter le succès de l'attitude fixée par Rigaud de ce jeune « serviteur » en regardant le portrait que fit en 1746 le peintre Bernayen Michel Hubert-Descours (1707-1775) de son épouse, alors âgée de 28 ans, Marie Jacqueline Fabre. La jeune femme étale ses atouts au sein de son intérieur parisien dans lequel évolue le même page rigaldien [6]. Serait-ce un élément accréditant un apprentissage de Descours auprès de Rigaud, comme le laisse entendre l'abbé Poré, dans son étude sur le premier (« Un peintre bernayen : Michel Hubert-Descours, 1707-1775 », Bernay, 1889, p. 7) ?

Michel-Hubert Descours - portrait de Madame Descours, née Fabre, 1746 © d.r.

Michel-Hubert Descours - portrait de Madame Descours, née Fabre, 1746 © d.r.

Mais revenons à la marquise. Le succès de cette pose, tant spirituelle que structurée, est attesté par les autres modèles qui s’empressèrent de choisir dans le répertoire de Rigaud, semblable ostentation. Déjà, nous l’avons vu, de nombreuses copies furent exécutées du portrait de Madame Pecoil. Celui-ci, comme l’a décrit récemment Daniele Sanguinetti dans l’un de ses excellents articles, fut même tout spécialement reproduit en 1703 à l’attention du marquis de Brignole-Sale, avec un exemplaire de la non moins célèbre Madame de La Ravoye en Pomone [7] . Une copie se retrouva même, en 1771, dans la vente du filleul de Rigaud, Hyacinthe Collin de Vermont : « 92 – Un grand Portrait de femme tenant un œillet avec un nègre, par idem ».

 

Dès 1702, Anne Françoise Le Gendre de Lormoy, seconde épouse depuis 1682 d’André-Pierre Hébert, conseiller au parlement, débourse 400 livres pour une effigie qu'on aurait pu croire inspirée de « l'attitude Pecoil» [8] . Il n'en est rien. Madame Hébert avait voulu la même posture que mesdames d'Hozier, Colbert et Passerat.

​​​​​​​Hubert Viennot d'après Hyacinthe Rigaud - portrait présumé de Mme Passerat, 1707. Coll. Horwitz © d.r.

​​​​​​​Hubert Viennot d'après Hyacinthe Rigaud - portrait présumé de Mme Passerat, 1707. Coll. Horwitz © d.r.

Adrien Leprieur, l'année du décès de son époux, en 1707, recevra parfait paiement d'un certain nombre de travaux, attestant d'une genèse longue de l'effigie,en forme de revirement. Sept jours et 28 livres lui furent nécessaires pour coppier « la teste de  Madame Ebert ; avoir ébauché l’habillement d’après Madame Passera ; avoir finy les mains et la draperie de velour rouge avec le pot de fleurs et le rideau » ; il reçoit ensuite 58 livres pour avoir «  habillé et finy l’original de Madame Hébert, avoir changé les mains, l’habillement et le rideau, 5 journées ». On le voit, Rigaud et les modèles féminins entretenaient de fructueuses relations.

Ecole suédoise d'après Hyacinthe Rigaud - portrait de Brita Sofia Horn af Marienborg-Bielque, 1710. © d.r

Ecole suédoise d'après Hyacinthe Rigaud - portrait de Brita Sofia Horn af Marienborg-Bielque, 1710. © d.r

En 1709, le portrait de Nicolas Françoise Jubert de Bouville, sœur du ministre Nicolas Desmarets, n’est mentionné qu’au titre de copie, donc sans véritable prix, date à laquelle Le Prieur reçoit 58 livres pour avoir « Habillé l’original de Mad.e de Bouville d’après Mad.e Pécoil [9]. Un an plus tard, c’est au tour de Brita Sofia Horn af Marienborg, épouse de Karl-Gustav Bielke (1683-1754), ambassadeur Suédois en France[10] de frapper au portes de l’atelier pour le même modèle[11]. L’œuvre, conservée aux Ovedsklosters Fiderkomnis d’Harlösa, en Suède, et témoigne de la répétition.

​​​​​​​Atelier de Hyacinthe Rigaud - portrait de Marie-Madeleine Coskaer de La Vieuville, comtesse de Parabère, 1711 © commerce d'art

​​​​​​​Atelier de Hyacinthe Rigaud - portrait de Marie-Madeleine Coskaer de La Vieuville, comtesse de Parabère, 1711 © commerce d'art

Celle-ci ne se fait pas attendre puis qu’en 1711, Marie-Madeleine Coskaer de La Vieuville, comtesse de Parabère, débourse 500 livres pour le même habillement, même s’il est répété et amputé du jeune serviteur (inflation et succès de Rigaud oblige)[12].

​​​​​​​Hyacinthe Rigaud - portrait de la marquise de Louville, 1708 (détail) © Christie's images

​​​​​​​Hyacinthe Rigaud - portrait de la marquise de Louville, 1708 (détail) © Christie's images

On reconnaît, non sans délectation, la manière qu'a Rigaud de rendre les mains de sa modèle, aux doigts fins et allongés, prolongeant la délicatesse du geste de cueillette de l'œillet rouge, également symbole de l'amour fidèle.

 

Par la suite, de très nombreuses autres effigies de femmes anonymes d’après le prototype de Rigaud furent réalisées par Parodi, delle Piane, Largillierre, Tocqué, Nattier ou Pesne… Un Portrait de femme et de son enfant, anciennement attribué à Tournières (on ne sait trop pourquoi)[13] présente un mimétisme étonnant avec le portrait de Mme Pecoil à ceci près que le maure a été remplacé par le jeune fils de la modèle.

Anonyme - portrait de femme avec son enfant. Commerce d'art en 1971 © documentation des peintures du Louvre

Anonyme - portrait de femme avec son enfant. Commerce d'art en 1971 © documentation des peintures du Louvre

De même, la façon dont Giovanni Maria delle Piane ou Domenico Parodi reprennent à leur compte l’agencement du portrait peint par Rigaud, dans la position des étoffes, dans l’agencement du corsage, ou la position de la main droite tenant un œillet prouve s’il était besoin que le catalan fit des émules. Enfin, dans un portrait de femme)[14], le peintre Giovanni Enrico Vaymer ira même jusqu’à fusionner l’attitude de Madame Pecoil avec celle utilisée dans le portrait de la duchesse de Mantoue, notamment dans la main gauche, reposant sur les genoux de la modèle)[15].

Hyacinthe Rigaud - portrait du marquis de Louville, 1708. Worcester, museum of art © documentation des peintures du Louvre

Hyacinthe Rigaud - portrait du marquis de Louville, 1708. Worcester, museum of art © documentation des peintures du Louvre

Le portrait du marquis de Louville est conservé Worcester depuis les années 1980 et une copie du XIXe siècle est conservée au château de Versailles. Quant à l’une des filles du couple, et lorsqu’il s’agira de la portraiturer en Flore (allusion à sa mère), Angélique-Sophie-Louise d’Allonville de Louville (1710-1756), poursuivra la tradition des grands portraits de famille en optant pour un artiste plus en rapport avec sa génération, Jean-Marc Nattier  en 1746 (Münich, Alte Pinakotek).

​​​​​​​Jean-Marc Nattier, portrait d'Angélique, marquise de Louville, 1749. Münch, Alte Pinakotek © d.r.

​​​​​​​Jean-Marc Nattier, portrait d'Angélique, marquise de Louville, 1749. Münch, Alte Pinakotek © d.r.

 


[1] S. Perreau, Hyacinthe Rigaud, le peintre des rois, 2004, p. 170, fig. 141.

[2] Roman, 1919, p. 139, 142

[3] Roman, op. cit., p. 86, 97, 105, 106, 110, 111, 119, 141, 148, 158, 167.

[4] Dunkerque, musée des Beaux-Arts. Inv. P.82.3. Cailleux, 1961, p. I-IV ; Kuhnmüch, 1983, p. 32 ; Vilain, 1983, n°5/6, p. 385 ; Mérot, 1994, p. 204, repr. ; Perreau, 2004, p. 169, repr. p. 171.

[5] Sanguinetti, 2001, p. 51

[6], Huile sur toile. H. 250 ; L. 173 cm. Dresde, Staatlische Kunstsammlungen Dresden, Gemälde Galerie Alte Meister. Inv. N°760. Paiement inscrit aux livres de comptes en 1715 pour 4000 livres (« Mr le prince électoral de Saxe fils du roy de Pologne ») ; ancienne collection, Inventaire 1722-1728, A 1125. Rigaud, 1716, p. 122 ; Mercure de France, 1749, p. 185-186 ; Heinecken, 1768, p. 190 ; Cat. Dresde, 1782, p. 229, n°528 ; Pichon, 1880, II, p. 227-278 ; Portalis & Béraldi, 1880-1882, I, p. 73-75, 80 (n°12) ; Belleudy, 1913, p. 231-264 ; Roman, 1919, p. 175, 179, 184 ; Réau, 1925/26, repr. I, p. 61 ; Cat. Dresde, 1929, p. 367-9, repr. ; Posse, 1937, p. 84 ; Wilenski, 1949, p. 88 ; Colomer, 1973, p. 131 ; Rosenfeld, 1981, p. 293, repr. Fig. 61c ; Cat. Dresde, 1992, p. 322 ; Cat. Dijon, 2001, p. 136-148, repr. p. 137 ; James-Sarazin, 2001, p. 136, repr. fig. 2 ; Perreau, 2004, p. 207-209, repr. fig. 188 ; Rosenberg & Mandrella, 2005, n°958, p. 164, repr. ; Marcheteau de Quincay, 2006, p. 23, repr. fig. 29 pour la gravure de Balechou. Gravé par Jean-Joseph Balechou en 1747, « chef-d’œuvre de science et de force, destiné à figurer en tête de la Galerie de Dresde ». Portalis poursuit son commentaire en estimant que l’estampe « place Balechou au rang des meilleurs burinistes du XVIIIe siècle, et même de toute l’Ecole Française ». H. 73,5 ; L. 51. « Auguste III Roi de pologne / électeur de saxe. / peint comme prince royal et electoral pendant son sejour a paris, en 1715, par le chevalier hiacinthe rigaud / peint par hiacinthe rigaud/ gravé par J. J. Balechou natif d’arles et presente a l’academie / royale de peinture et sculpture pour son agrement. » (Voir Montaiglon, 1875-1892, t. 6 (1885), p. 159). La mention dans le catalogue de l'exposition Dijonaise, « Dresde, ou le rêve des princes » (p. 136 & note 3) d'un portrait en buste du père du prince (Auguste « Le Fort ») par Rigaud, en 1701, est fautive. Auguste II n'était pas à Paris à ce moment là... Il s'agit en réalité de l'effigie de Johann-Wilhelm von Sachsen Gotha Altenburg (1677-1707), daté et signé Hyacinthe. Rigaud. Pinxt. A. Paris. An(n)o 1700, conservé à Gotha, Schlossmuseum, Stiftung Schloss Friedenstein Gotha. Inv. SG 406 ( Huile sur toile ovale. H. 74,8 ; L. 59 cm. Voir Rosenberg & Mandrella, 2005, n°959, p. 164, repr.). La position du modèle, en armure, un bras tendu vers le côté droit du tableau, fait penser aux portraits de militaires avec bâton de commandement et aux exemples d’armures vus dans les répertoires d’armures dont celui de Bordeaux. Johann Wilhelm était l’un des huit enfants de Friedrich I, duc de Saxe-Gotha (1646-1691) et de sa seconde femme (épousée en 1681 à Ansbach), la princesse Christine von Baden-Durlach (1645-1705). Son père s’était auparavant unit (Halle, 1669) à la princesse Magdalene Sibylle de Saxe-Weissenfels (1648-1681). Le jeune prince de Saxe ne se maria pas et n’eut aucune descendance. En effet, général des armées impériales, il mourut prématurément au siège de Toulon, en août 1707. La princesse Palatine, dans une lettre adressée au duc de Gramont et écrite à Marly le lundi 22 août 1707 mentionne brièvement notre modèle : « Les grenadiers ont encloué les canons des ennemis, pris leurs tentes et bagages, tué mille quatre cents sur la place parmi lesquels il se trouve un prince de Würtemberg et un de Saxe-Gotha ». De même, dans une de ses lettres écrites au prince Antoine 1er de Monaco, le 16 août 1707, le comte de Tessé remarque : « Les ennemis y en ont perdu beaucoup et l’on met de ce nombre les princes de Wurtemberg et de Saxe-Gotha. L’on m’a dit que ce dernier n’est pas mort, dont je suis très aise ». Charles-Emmanuel de Wurtemberg (1684-1737) était le fils aîné du duc Frédéric-Charles. Chevalier de la Toison d’or et général d’artillerie (1708), il deviendra commandant de Landau qu’il défendra contre les Français (1713), puis gouverneur de Temeswar (1716) et de Belgrade (1721). Il ne fut que blessé au siège de Toulon.

[7], Huile sur toile. H. 146 ; L. 113 cm. Assise dans un intérieur, en robe rouge ornée de dentelle, le bras droit accoudé sur une table où l'on remarque une potiche de Chine ; elle est vue presque de face, tenant un livre de la main gauche. Un petit chien saute sur sa jupe ; derrière son fauteuil, un page nègre tient une lettre. Au dos de la toile : « Marie-Josèphe Fabre, âgée de vingt-huit ans, a été peinte à Paris, par Michel-Hubert Descours, son époux, en l'an 1746 ».Vente Paris, hôtel Drouot, 13-15 avril 1905, lot. 193, p. 23, ill.

[8] Roman, op. cit. 1919, p. 94, 135, 141

[9] Roman, op. cit., 1919, p. 148.

[10] Peint par Rigaud en 1692.

[11] Roman, 1919, p. 154, 167 ; Perreau, 2004, p. 170, & note 269, p. 234.

[12] Roman, 1919, p. 158. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 116,5 ; L. 88,9. Inscription à même la toile : Lavieuville / Comtesse / De Parabère. Vente anonyme Londres, Sotheby’s, 13 juillet 1977, lot 104 ; Coll. Dr Anton C. R. Dreesmann (n°A-24) ; Vente Londres, Christie’s, 11 avril 2002, lot 578.

[13] Huile sur toile. H. 93 ; L. 75, vente Paris, Galleria, 27 mars 1971, lot 19.

[14] Gênes, coll. Durazzo Pallavicino Negrotto Cambiaso.

[15] Sanguinetti, 2001, repr. p. 47, fig. 41.

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