Histoire de ricordi : quand les petits formats célèbrent Rigaud

Atelier d'Hyacinthe Rigaud, portrait de femme. v. 1705. Hôtel des ventes de Montpellier, Bertrand de Latour & JC Giuseppi, 12 décembre 2020, lot. 172 (École française de la fin du XVIIème siècle - Portrait de dame de qualité) © d.r.

D'un petit air de rien et le regard presque mutin, une jolie bourgeoise nous toise. Dans un riche brocard et son grand manteau de « lapis », elle étale son teint à tous les yeux ravis. Dans la fronce tout en bas, un insolent saphir et ses perles de lait mènent aux perçants iris et leur bleu de marine, un auguste combat.

Cheveux noir de jais, ruban de rose fané, soie de moire d'argent et très fine dentelle composent sans déparer un bien élégant tableau. 

Atelier d'Hyacinthe Rigaud, portrait de femme. v. 1705. Hôtel des ventes de Montpellier, Bertrand de Latour & JC Giuseppi, 12 décembre 2020, lot. 172 (détail) © d.r.

Bien moins qu'à Mignard c'est à Rigaud que la belle nous fera penser. De l'inconnue de Besançon ou de l'ambassadrice de Moscovie, elle emprunte en effet bien plus l'esprit. Dentelles de même et drapés à l'envie, colonne maintenant à droite et ruban tout nouveau, quelques couleurs simplement varient. 

Un petit format donc, sans trop de traits mais juste ce qu'il sied d'une simple minutie. Comme un jeune militaire, tout fraichement réussi, il nous offre l'idée d'une plus vaste effigie.  

Hyacinthe Rigaud, portrait de femme, v. 1701. Besançon, musée d’art et d’archéologie. Inv. D.816.1.50 © d.r.

Atelier d'Hyacinthe Rigaud, portrait d'Anastasia Ermilova Matveyeva, ambassadrice de Moscovie, v. 1706. Saint-Petersbourg, musée de L’Hermitage Inv. 7498 © d.r.