Quand l'image d'Hyacinthe Rigaud fait des émules...
18 juil. 2020École française vers 1720, portrait d'un graveur. Huile sur toile, 40,5 x 32,5 cm. Collection particulière © Arnaud Yvos - Var Enchères
Le 18 juillet 1659, il y a 361 ans, naissait à Perpignan Hyacinthe Rigaud. Comme un clin d’œil involontaire à cet évènement, passe sur le marché dans quelques jours, chez Arnaud Yvos-Var enchères, à Saint Raphaël (24 juillet, lot 120), l'effigie d'un graveur directement inspiré d'un autoportrait du Catalan.
Présenté comme « portrait d'homme au drapé rouge », il reprend en effet la posture inventée vers 1692 par Rigaud et fidèlement transposée au burin par Gérard Édelinck en 1698.
À gauche : Hyacinthe Rigaud, autoportrait au manteau rouge, v. 1692. Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle © d.r. / À droite : Gérard Édelinck d'après Hyacinthe Rigaud, portrait de Rigaud au manteau rouge. 1698. Collection particulière © d.r.
À quelques variantes près, on y retrouve le même esprit et le même éclairage que dans l'œuvre du grand portraitiste. Ici, le graveur montre également qu'il était « inventeur » en tenant ostensiblement un porte mine. Il pose devant une bibliothèque abritant quelques volumes aux tranches évocatrices de thèmes antiques et a pris soin de disposer, sur le muret au premier plan, les burins du graveur.
L'identité du modèle reste encore à définir. Était-il un proche de Rigaud pour lui avoir emprunté la poste ? Ou, séduit par l'estampe d'Édelinck qui fut largement diffusée, prit-il la liberté de s'en emparer ? On serait séduit par l'idée que les traits de ce graveur aient pu être ceux de Nicolas Étienne Édelinck, fils de l'ami de Rigaud. À moins qu'il ne s'agisse d'un des Drevet, Pierre Imbert ou Claude ? Difficile dans tous les cas de trancher en l'absence d'iconographie comparative pour cet élégant petit format.