Éloy Fontaine, portrait de femme. Paris, commerce d'art © photo galerie Wladimir Sokoloff

Éloy Fontaine, portrait de femme. Paris, commerce d'art © photo galerie Wladimir Sokoloff

Peu à peu, l'art développé par les aides d'Hyacinthe Rigaud après leur passage dans l'atelier du maître se redécouvre.

 

Après Bailleul, Monmorency, Hubert Descours, La Penaye ou Leprieur, c'est au tour de l'amiénois Éloy Fontaine, venu à Paris pour apprendre auprès du portraitiste. De 1701 à 1705, Fontaine fut un collaborateur assidu. Si l'on appréhende désormais mieux la manière d'aides devenus plus célèbres comme Gaspard Rigaud ou Jean Ranc, on ne connaissait que peu d'œuvres de l'artiste. Nous avions évoqué sur notre site quelques éléments de sa carrière à la faveur de documents d'archives peu connus.

 

La réapparition de ce portrait de femme dite « âgée » constitue donc une utile contribution.

 

Eloy Fontaine, portrait de femme (verso). Paris, commerce d'art © photo galerie Wladimir Sokoloff

Eloy Fontaine, portrait de femme (verso). Paris, commerce d'art © photo galerie Wladimir Sokoloff

Daté et signé au verso « Fontaine 1735 » (et non 1733 comme indiqué par la notice de la galerie), le portrait est resté sur sa toile d'origine et sur son châssis ancien à traverses clouées.

Présenté en buste, habillé d'un ample manteau brun galonné d'or, le modèle porte une robe de velours verte dont l'échancrure décorée de broderies de palmes également d'or se termine vers le bas d'une broche en cabochon.

 

Cette mode vestimentaire et cet ordonnancement n'étaient pas sans rappeler les mises en scènes d'autres artiste à la même époque, guidés par une certaine mode. Si l'agencement assez nerveux des drapés n'est pas sans rappeler ceux d'un autre aide occasionnel de Rigaud, Robert le Vrac Tournières, l'enchâssement du modèle dans un grand carcan textile renvoyait à certains bustes féminins peints notamment par Jean Ranc. Le récent passage sur le marché de l'art du portrait d'une anonyme est en ce sens assez parlant, même si les drapés si caractéristiques de Ranc accusent un fini plus soigné.

Jean Ranc, portrait de femme. v. 1700-1705. Coll. priv. © photo Aguttes svv.

Jean Ranc, portrait de femme. v. 1700-1705. Coll. priv. © photo Aguttes svv.

Si le pinceau de Fontaine peut, pour le public, paraître un peu sec et raide, donc peu flatteur dans le rendu du visage du modèle, il procède pourtant de la connaissance de ces artistes vivant de leurs formations reçues au contact d'Hyacinthe Rigaud.

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