Adrien Leprieur, ami et bras droit d'Hyacinthe Rigaud
20 juil. 2015Adrien Leprieur, portrait présumé de Madame Chardon des Roys. Paris, collection particulière © photo du collectionneur.
Le 24 juillet 2014 à Clermont Ferrand, la maison Vassy-Jalenques mettait en vente deux paires de portraits pensés en pendant issus, selon une ancienne tradition, d’une famille du Bourdonnais, les Chardon des Roys[1]. Si les trois premiers furent classés comme « écoles françaises du XIXe siècle », peut-être du fait de leur moindre qualité (deux sous le numéro 93 et un sous le 270)[2], le lot 378 semblait nettement se démarquer. Il montrait une jeune femme, représentée à mi-corps, sans mains, coiffée d’une courte perruque « à cruches » finissant par une longue boucle posée sur une épaule. Sa robe de brocard d’argent à large gorge, les manches relevées agrémentées de perles était complétée d’une large écharpe galonnée aux reflets de soie bleue. Tous ces éléments plaçaient d’emblée le portrait dans la première moitié du XVIIIe siècle.
Compte tenu de la généalogie des Chardon des Roys[3] et la jeunesse du présent modèle, il parraissait alors vraisemblable d’identifier cette jeune femme comme Marie Ligier de la Prade, fille de Pierre, docteur en médecine et de Catherine Galleix, qui épousa le 8 février 1705 en l’église Saint-Genest de Clermont-Ferrand[4] Claude de Chardon des Roys (1664-1739), seigneur de Pouzols et de Chardon près Allègre. Ce dernier, né à Riom le 7 août 1664, avait longtemps tenu la charge de garde des sceaux à la Sénéchaussée d’Auvergne, avant de succéder à son frère comme président trésorier de France à Riom, le 9 janvier 1700[5].
Copie d'après Leprieur, portrait présumé de Monsieur Chardon des Roys. Avignon, marché de l'art © d.r.
Au delà de son évidente qualité, l’élégante effigie présentait un second intérêt en reprenant presqu’à la lettre une posture inventée par Hyacinthe Rigaud dès 1696 pour son portrait de la marquise de Sourches[6].
La méprise d’avec le Catalan eut été totale si, au dos de la toile d’origine, n'avait été conservée la signature d’Adrien Leprieur (v.1671-1736), accompagnée d’une date qu’il reste toutefois difficile d’identifier (1715 ou 1725 ?)[7].
Adrien Leprieur, portrait présumé de Madame Chardon des Roys. Paris, collection particulière © photo du collectionneur.
Mais qui était l’artiste ? Noté « Prieur » dans les livres de comptes d’Hyacinthe Rigaud, il fut l’un de ses plus précieux aide de son atelier, quelques années avant Claude Bailleul et Charles Sevin de La Penaye. Leur collaboration fut en tout cas la plus longue, s’étalant sur près de 14 ans[8]. Né vers 1671, à Paris, rue des deux-boules sur la paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois, on ne connaît rien de sa première formation. Grâce à la redécouverte de plusieurs actes d’archives, on sait cependant qu’il était le second enfant de Jeanne Grandjean et d’Henri Leprieur, marchand tapissier, originaire par sa mère de Basse-Normandie. Il venait en effet après une sœur, Catherine, née une dizaine d’années plus tôt, peu de temps après l’union de leurs parents, le 20 juin 1657. Le 24 mai 1682, la jeune fille avait quitté le giron familial en épousant François Henri Cognard, marchand de cire d’Espagne, lequel apporta sa prospère activité à sa belle famille avant de décéder en 1696[9].
Leprieur père mourut le 4 janvier 1690 alors que son fils n’avait pas encore 19 ans. Une mise sous tutelle fut alors présentée au Châtelet par sa mère[10] et un inventaire après décès réalisé le 21 février par Antoine Blanchard[11]. Outre de précieux renseignements sur l’ascendance de la famille, on y apprend que le jeune Adrien faisait déjà l’objet de nombreuses attentions. Le 17 octobre 1681, sa tante, Catherine l’aînée, veuve de François Le Seneschal, bourgeois de Paris, l’institua par testament comme son légataire universel. Quant à Nicolas François Parisot de Saint Laurent, ancien introducteur des ambassadeurs de Monsieur, désormais gouverneur du futur Régent, il lui légua le 28 décembre 1688 par testament, la somme de 1000 livres.
On suppose qu’Adrien entra à l’académie de Saint Luc assez rapidement car, en 1735, il en était premier professeur. Rigaud ayant pris l’habitude dy puiser bon nombre de talents, c’est tout naturellement que dès 1698, il recrute le jeune homme en lui versant 125 livres « pour deux quartiers sur les copies qu’il m’a fait »[12]. Dès lors, sa collaboration devient frénétique. Le nouvel aide semble avoir été apprécié pour toutes sortes de tâches, reproduisant trois têtes du ministre d’Armenonville, dupliquant les effigies du chevalier de Montgivrault, de l’intendant d’Albaret, de l’évêque de Troye, du duc de Richelieu, de l’évêque de Meaux, de Madame Du Meslay, du roi et du maréchal de Duras. En 1699, il peint une vingtaine de copies, brode « deux revers », réalise « trois têtes d’un seigneur allemand », une « copie de Monsieur Le Prince de Conty en grand ébauchée or la teste », une de Louis XIV « qui estoit ébauché or la tête et le rideau »... Il semble avoir été particulièrement compétent dans la reproduction des vêtures, se voyant confier celles du marquis Imperiali, de Mademoiselle Prudhomme, de Madame Milhaud et de Monsieur de Saint Contest. L’année suivante, il apporte de nombreuses retouches sur des copies du portrait du Grand Dauphin. Son activité est particulièrement intense entre 1700 et 1707, date à laquelle il reçoit 8 livres pour avoir « ébauché le portrait de Mr de Villeroy en pied » durant « deux journées », 16 livres supplémentaires pour avoir « finy la cuirasse, les mains, l’écharpe et le casque, quatre journées » et enfin 20 autres pour « avoir coppié une bataille d’après Mr Paroussel [Parrocel], 5 journées ». Dès 1699, il est aux côtés de Jean Ranc pour œuvrer sur des copies du portrait du duc de Vendôme. Avec Viennot, Monmorency et Fontaine, Leprieur est l’un des duplicateurs de l’Autoportrait de Rigaud dit « au turban », preuve de la confiance en son talent.
Durant ces années de colaboration, le jeune artiste se lia d’amitié avec plusieurs de ses collègues. Charles Viennot, l’un des protégés lyonnais du maître fut l’un d’eux. On connaît la sincérité de leur relation grâce au testament que Viennot rédigea en 1705, faisant de Leprieur son exécuteur testamentaire « le connoissant homme véritable en qui il a toute confiance ». Il lui lègue ainsi « tous ses dessins, estudes, estampes et autres ustensiles concernant la peinture » et le prie « de finir son portrait de la demoiselle Duplat et de la dame Dupré et du sieur Cottin ou de les faire finir par quelque personne capable ». Viennot destina ses maigres biens à son frère Claude resté à Lyon, lui enjoignant de fournir à Leprieur la somme de 800 livres pour les frais de maladie et l’exécution du testament. Partiront également pour Lyon « son portrait en grand, son crucifix, la magdeleine des anges et le saint Charles de Mr Lebrun estant dans une armoire dans la chambre qu’il occupe avec les deux portraits de deffunt le sieur leur père dont l’un peint par ledit sieur Rigault et l’autre par ledit sieur testateur, et son portrait de luy mesme fait par ledit sieur Leprieur[13]. »
Signature d'Hyacinthe Rigaud portée au contrat de mariage d'Adrien Leprieur, 1712. Paris, archives nationales © photo S. Perreau
En 1712, Adrien Leprieur quitte l’atelier et s’émancipe. Il semble être resté très lié à Rigaud car, le 21 février, le Catalan signe comme témoin majeur au contrat de mariage de son ancien élève avec Marie Catherine Bourjat (ou Bourgeat), fille d’Augustin, marchand mercier quincaillier de la rue Saint-Germain-l’Auxerrois[14]. Le nouveau beau-père de Leprieur, veuf de Catherine Lemercier, était également son beau-frère, ayant épousé depuis 1706 Catherine Leprieur, sœur aînée de l’artiste. Une nouvelle fortune entrait ainsi dans la famille héritée de l’aïeul maternel des Bourjat, Louis Lemercier, ancien greffier, garde et conservateur des registres des baptèmes, mariages et sépultures de la ville du diocèse et ville de Paris. Les Lemercier étant également des marchands avisés, c’est également tout un patrimoine foncier fait de boutiques au Pont-Neuf qui passa par le jeux des héritages, de mains en mains.
Le jour même de son mariage, Adrien s’associa à sa sœur en établissant les conditions d’une société de commerce et manufacture de cire d’Espagne, activité dont Catherine avait hérité de son premier mari. Il participa ainsi à l’acquisition de la moitié de la maison de la rue des Déchargeurs dans laquelle il vivait déjà[15] et, dès 1713, un premier enfant naquit sous le prénom de Louis Adrien, suivi d’un second en 1718, Louis Ambroise[16]. Comme toute famille désormais établie, les Leprieur fréquentèrent régulièrement les études notariales de leur quartier pour y fixer les conditions de diverses constitutions de rentes[17]. Il n’est donc pas étonnant de retrouver leur patronyme dans les minutes de Louis Billeheu, notaire attitré d’un certain Rigaud...
Adrien Leprieur, portrait de Claude Leblanc, intendant de Dunkerque. Dunkerque, musée des beaux-arts © cliché du musée
C’est de cette époque d’établissement que date la majeure partie des portraits connus de Leprieur. Plus encore que Jean Ranc, Gaspard Rigaud, Robert Levrac Tournières ou Jean Legros, l’artiste fut sans conteste celui qui intégra le mieux le style, les postures et la manière de son ancien maître, au point parfois de méprendre les historiens. L’exemple le plus frappant en est le portrait du ministre de la guerre, Claude Le Blanc (1669-1728), conservé au musée de Dunkerque et longtemps imputé à l’art d’Hyacinthe Rigaud[18] à cause d’un vocabulaire récurrent chez ce dernier (on pense aux postures inventées pour le ministre Colbert de Croissy en 1697 ou le cardinal Dubois en 1723). Cependant, cette antique attribution doit être écartée par l’existence d’une estampe de Pierre Drevet, reprenant le buste de Leblanc et redonnant sans équivoque l’œuvre à Leprieur[19].
On retrouve encore ce même buste et sa bordure reproduits dans une effigie de la veuve du ministre, Madeleine Petit de Passy, réalisée en 1728 par le même[20]. Posé sur les accotoirs d’un fauteuil (en guise d’évocation du souvenir du défunt), il répond à ceux, accrochés aux murs de la pièce, représentant l’unique fille du couple, Louise-Madeleine (1697-1746), dame de Villiers-au-Terte, et son époux depuis 1717, Claude Constant Esprit de Harville, marquis de Traisnel (1698-1726). On peut légitimenent penser que cette paire fut également réalisée par Leprieur tant l’attitude de Louise-Madeleine imite celle inventée par Rigaud dès 1706 pour ses portraits de la princesse de Conti ou de la duchesse de Mantoue. Quant à celle du marquis, elle évoque ces portraits de militaires en buste, un bras tendu, et dont Rigaud fera un très large usage dans les années 1705-1713 (comme pour le comte des Vertus).
D’autres œuvres avouent leur dette au style de Rigaud. Ainsi, un portrait de femme, que nous avions dans un premier temps inclus au corpus du Catalan, doit être rendu aujourd’hui à Leprieur tant il est proche de celui de Madame Chardon[21]. On y retrouve la façon qu’a ce peintre de représenter les yeux en amande, surlignés de nombreux plis, et celle de traiter les plis de manière électrique.
Si l’on a perdu la trace de l’effigie du procureur François Le Tourneux (1715)[22], celle du sieur Créon (1713) [23] récemment réapparue montre une fois de plus la dette de Leprieur envers les portraits de parlementaire de son professeur.
Les ecclésiastiques qui croisèrent la route de Leprieur ne furent pas en reste. Ainsi, François-Pierre Calvairac (m. 1742), qui succéda à l’abbaye de Pontigny à un modèle peint par Rigaud dès 1696 (Claude Oronce Fine de Brianville) trouva-t-il chez Leprieur une très satisfaisante alternative à l’art plus onéreux du Catalan[24].
(à gauche) Claude Drevet d'après Adrien Leprieur, portrait du père Calvairac. San Francisco, musée de la Légion d'honneur ; (à droite) Pierre Drevet d'après Rigaud. Portrait du père Fine de Brianville. Coll. priv. © d.r.
Quant à l’élégant prélat du musée d’Angers[25], il évoque par la mise « au naturel » des cheveux et le traitement diaphane du rochet blanc, à la fois le portrait de l’abbé Pucelle et celui de Jean de Santeuil, peints respectivement par Rigaud en 1721 et 1703.
Adrien Leprieur, portrait d'ecclésiastique. Angers, musée des Beaux-arts © photo documentation du musée du Louvre
L’inventaire après décès inédit d’Adrien Leprieur, établi le 26 août 1735 par sa veuve[26], soit trois ans après sa disparition, prouve la relative aisance de l’artiste, détaillant dans une petite chambre au quatrième étage ayant vue sur la cour cinquante portraits « tant d’hommes que de femmes faits et non faits, sans bordure, le tout de l’œuvre dudit deffunt Leprieur et que les particuliers n’ont point retirés, de différentes grandeurs ». Parmi eux, un membre de sa famille (Paul Alamargot, sieur de La Grange-Garrot, greffier en chef de l’élection de Montluçon) et quelques clients aisément reconnaissables : le marquis Charles de La Mothe-Houdancourt (m. 1728), lieutenant des armées du roi, Louise-Madeleine Bernard, marquise de Basville ou encore Georges-Gaspard de Contades (1666-1735), lieutenant général[27], dont un exemplaire trône encore dans les salons du château de Montgeoffroy et que certains attribuent à tort à Rigaud.
Adrien Leprieur, portrait de Charles Gaspard de Contades. Château de Montgeoffroy © photo documentation du musée du Louvre
Côté prélats, on dénombrait les portraits des abbés Bonaventure Racine (1708-1755) et Augustin Nadal (1659-1741), de l’évêque d’Avranches, François-César Le Blanc (1672-1746), frère de l’intendant de Dunkerque vu plus haut, de celui d’Agde, Philibert-Charles de Pas de Feuquières (1657-1726) mais aussi celui d’Angers, Michel Poncet de la Rivière. L’iconographie de ce dernier est connue par la gravure de Laurent Cars[28], sans nom de peintre, et qui fut également, un temps estimée faite d’après Rigaud. En effet, le Catalan avait lui aussi peint l’évêque en 1706[29].
On dénombrait également diverses têtes de Louis Charles de Cambis et de son épouse Anne Marie de Pierre de Bernis, celle de la mère Sainte Paule, abbesse feuillantine, du marquis d’Herville, de M. Fassier, de mesdames Hennes et Derviller, « quatre portrait de la famille de Mr le marquis de Diolete en original », « six copies de portraits de la meme famille », une copie de Mr Riché, les portraits de Mr et de Mde Dermand, du marquis de Flavacourt, de Mr Daubigny, et cinq autres « de la famille du sr Asselin »…
À l’instar de Jacques Mélingue (v.1699-1728) et d’Éloy Fontaine (1678-v.1747)[30], Leprieur fit également commerce de copies d’après d’après Rigaud comme en témoignent des exemplaires du duc d’Antin, du comte de Toulouse, de Philippe V d’Espagne et de Louis XV présent dans sa maison de la rue des Déchargeurs. Après son départ de l’atelier, il n’avait d’ailleurs pas hésité à vendre à Jeanne-Marie-Charlotte de Barelier de Saint-Mesmin de Forteville, une copie en ovale du célèbre portrait Louis XIV par Rigaud[31].
Avant de clôturer l’inventaire le 2 septembre 1735, la veuve Leprieur fut obligée de passer au Châtelet de Paris le 18 juin 1735, suite à une plainte déposée par un ancien modèle de son mari, le notaire Antoine II Bélot, lequel prétextait que Leprieur avait effectué une mauvaise restauration sur son portrait[32]. Le rapport d’expert, dressé par Pierre-Jacques Cazes[33] et André Tremblain[34], rendit justice au peintre louant la ressemblance de l’effigie « nonobstant une légère fracture ». Belot fut alors porté aux débiteurs de l’inventaire pour deux cent cinquante quatre livres trois sols trois deniers « pour prix de son portrait et de la dame son épouse et frais faits en conséquence ».
Malgré un corpus encore relativement réduit[35], l’œuvre de Leprieur renait à peine, longtemps occultée par celle de son maître. L’élégant portrait de Madame Chardon constitue donc un jalon important de cette redécouverte en mettant plus que jamais les talents de cet artiste en lumière.
[1] D’après les inscriptions modernes rapportées sur les clés des chassis des tableaux. Cependant, les identifications de la vente donnant ces portraits à des modèles de la seconde moitié du XVIIIe siècle doit être revue, compte tenu du style vestimentaire des modèles proche des années 1690-1700.
[2] Ils furent acquis par la galerie Avignonaise Artmediacom et rétablis sous le vocable « école française du XVIIIe ».
[3] Et dont descendent les Bellaigue de Bughas. Voir Henry de Bellaigue de Bughas, Le livre de raison d’une famille d’Auvergne, Publibook, Paris, 2002.
[4] Docteur de Ribier, « Les Anoblis et les confirmations de Noblesse en Auvergne, 1643-1771 », Preuves de la noblesse d'Auvergne, Paris, Champion, 1927, t. 5, p. 53.
[5] Son portrait, également vendu à Clermont sous le lot 270, fut identifié à tort comme représentant Claude Chardon des Roys (1744-1830) ce qui ne concorde pas avec le style plus ancien du vêtement du modèle (http://www.proantic.com/display.php?mode=obj&id=76636).
[6] Stéphan Perreau, Catalogue raisonné des œuvres d’Hyacinthe Rigaud, Sète, 2013, cat. P.476, p. 124. La posture sera réemployée au moins jusqu’en 1710.
[7] Nous tenons à remercier le nouveau propriétaire de l’œuvre qui nous transmis ces informations suite à la restauration du tableau.
[8] Perreau, 2013, op. cit., « Leprieur et Bailleul : les aides de confiance », p. 34-38.
[9] Elle en aura deux enfants (Catherine et Louis), mis sous tutelle de leur mère par acte au Châtelet le 12 mai 1696 (Y4047b). Elle se remariera vers 1700 avec Jacques Delorme (mort en 1705), fils d’un maître Charron puis, le 3 juin 1706, avec Augustin Bourjat, Marchand mercier quincaillier bourgeois de Paris.
[10] Tutelle d’Adrien Leprieur datée du 4 janvier 1690 (Paris, Arch. nat. Y4017a). Furent présent Louis Cognard, marchand de Cire d’Espagne, « beau-frère à cause de Catherine le Prieur sa femme », Jean-Baptiste Anguerrand, marchand tapissier, cousin issu de germain paternel, Nicolas Danicourt, maître bourelier, Jacques Gaseigne, tailleur d’habits, Jacques Bully, maître serrurier, Jean Delorme, maître charon, François Boullard, maître peintre, tous amis. La mère est nommé tutrice se son enfant et Cognard, subrogé tuteur.
[11] Paris, arch. nat., et. MC, XXX, 117.
[12] Paris, bibliothèque de l’institut de France, ms. 625, 1698, f° 5 v°.
[13] Testament de Charles Viennot, 24 juin 1705, Paris, archives natoniales, ET/VII/250. Mireille Rambaud fit quelques erreurs dans la lecture de l’acte et dans l’énoncé des tableaux en attribuant le portrait d’Hubert Viennot à Leprieur plutôt qu’à Rigaud.
[14] Paris, Arch. nat, MC, ET/XXIX/552. Marie Catherine Bourjat apportait 4000 livres de dot, recueillant de la part de son époux un douaire de 2000 livres.
[15] Ibid. MC, ET/LIII/156, 21 novembre 1713 (cité par Wildenstein, 1966, p. 95).
[16] Tutelle des enfants Leprieur le 27 mai 1732 (Paris, Arch. nat., Y4479b).
[17] Le 21 novembre 1713, Augustin Bourjat et Catherine Leprieur, passent-ils une obligation à « Adrien Leprieur, peintre à Paris, rue des Déchargeurs », pour un montant de 500 livres en remboursement d’un prêt. Le 19 février 1714, l’artiste fit à son tour enregistrer à une quittance à Claude Lebas de Montargis, garde du trésor royal, d’une somme de 3000 livres pour un remboursement de 150 livres de rente et, deux mois plus tard alors qu’il était absent de Paris, il donna pouvoir à ses notaires pour passer constitution de 132 livres de rente au principal de 3300 à prendre sur les Aydes et Gabelles. Paris, arch. nat., MC, ET/LIII, 156, 158, 160. Cités dans Daniel Wildenstein, Documents inédits sur les artistes français du XVIII siècle, Paris, Beaux-arts, 1966, p. 95.
[18] Huile sur toile, 145 x 112,5 cm. Dunkerque, musée des Beaux-Arts. Inv. P 522. Mariette, 1740-1770, III, f° 47 v°, n° 69 ; Lelong, 1775, p. 149 ; cat. Dunkerque, 1841, n° 68 (comme Rigaud représentant Vauban) ; cat. Dunkerque, 1854, n° 68 (id.) ; cat. Dunkerque, 1865, n° 68 (id.) ; cat. Dunkerque, 1870, n° 121 (id.) ; cat. Dunkerque, 1880, n° 121 (id.) ; cat. Dunkerque, 1905, n° 278 (id.) ; Vergnet-Ruiz & Laclotte, 1962, p. 250 ; cat. Dunkerque (G. Blazy), 1976, n° 430 (= Rigaud) ; Kuhnmünch, 1983, p. 7 (id.) ; Brême, 2000, p. 32 (id.) ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 31, 87, 210 ; Ibid. II, p. 321-322, cat. P.-I. Dr. n° 28 (= Leprieur).
[19] Marcel Roux, Edmond Pognon, Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle, Paris, 1951, VII, n°16, p. 347.
[20] Huile sur toile, 93 x 73,5 cm. Ancienne coll. Edmond Filleul (comme portrait de Mme de Verthamon) ; coll. Peyriagne ; vente Sotheby’s Monaco, 26 juin 1991, lot. 15. Daté et signé en bas à droite « peint par Adriaen Leprieur 1728 ».
[21] Huile sur toile ovale, 82,5 x 64 cm. col. part. ; vte Drouot-Montaigne, Ader-Picard-Tajan, 25 juin 1991 ; vte Versailles, palais des Congrès, 11 avril 1999, lot. 39 (suiveur de Largillierre). Perreau, 2013, cat. PC.1329, p. 271. Un autre portrait de jeune femme « à la robe brodée » est également récemment passé en vente publique (huile sur toile, 81 x 64 cm. Vte, Paris, hôtel Drouot, Tajan, 25 octobre 2002, lot 143).
[22] Revue historique, littéraire et archéologique de l’Anjou, t. XIX, décembre 1877, p. 304.
[23] Stéphan Perreau, « L’abbé de Rancé et un Adrien Leprieur peu courant », édition numérique, http://hyacinthe-rigaud.over-blog.com, 11 novembre 2010.
[24] Si Pierre Drevet grava en 1699 l’œuvre de Rigaud, c’est son neveu Claude qui transcrivit au burin la création de leprieur. Voir Marcel Roux, Edmond Pognon, op. cit., VII, n°3, p. 305.
[25] Huile sur toile, 81,4 x 64,5 cm. Angers, musée des Beaux-arts. Inv. MBA J 112 (J1881) P. Voir P. Morant, « Peintures datées ou signées du musée des Beaux-arts. xviiie siècle », Bulletin des musées d’Angers, n° 36, 1970, p. 1-23 (notes : p. 6, n° 112).
[26] Paris, Arch. nat. MC, ET/ XXIV/647. Son épouse avait été nommé tutrice de ses deux enfants mineurs par acte au Châtelet de Paris (Paris, arch. nat. Y4479b. furent présent Nicolas Monthéan, sculpteur de l’académie de Saint Luc (nommé subrogé tutuer des mineurs) ; Augustin Bourjat, aïeul maternel, demeurant rue des déchargeurs ; Étienne Bourjat, oncle maternel, marchand rue des Fossés Saint Germain l’Auxerrois ; Edme Fillion, grand oncle maternel, marchand bourgeois de Paris, demeurant rue des grands Augustin ; Jean-François Lemercier, cousin issu de germain maternel, peintre demeurant rue de la Mortellerie ; Étienne Gonthier, bourgeois de Paris, demeurant rue Entiry, paroisse Saint Germain l’Auxerrois : Joachim Boissard, bourgeois de Paris, demeurant rue de la Ferronnerie, paroisse des Saints Innoncents ; Adrien Boissard, bourgeois de Paris, demeurant rue Pastourelle, paroisse Saint Nicolas des Champs).
[27] Huile sur toile, 145 x 111 cm. Reproduit dans cat. exp. Anjou-Sevilla. Tesoros de arte, Séville, Réal Monasterio de San Clemente, 25 juin–2 août 1992, p. 324-325. On l’aperçoit aussi sur une vue d’ensemble du grand salon du château, dans l’ouvrage de Dominique Letellier, Le Château de Montgeoffroy. Architecture et mode de vie, Angers, Société des études angevines, 1991.
[28] Roux, op. cit., III, n° 41, p. 452.
[29] Perreau, 2013, op. cit., p. 38 & 202.
[30] Perreau, 2013, op. cit., « nouvel éclairage sur quelques aides », p. 33-34.
[31] Voir l’état des meubles dans son contrat de mariage avec Raphaël Sauvin, intéressé dans les fermes du roi du 24 juillet 1714 (Paris, Arch. nat. MC, ET/XXXVI, 358, cité par Rambaud, 1964, p. 344).
[32] « L’an mil sept cent trente cinq, le dic huit de juin onze heures du matin, nous, soussigné, Pierre jacques Cazes, peintre ordinaire du roy en son Académie royalle de peinture et sculpture, et sieur André Tramblain, maître peintre à Paris, nous sommes transportez pour répondre à la sommation qui nous a esté faite le dic sept de ce mois, à la requête de la damoiselle veuve Leprieur, à l’audience du présidial du Chastellet de Paris, où, après avoir presté le serment ordinaire, nous nous sommes transportés, au désir de la mesme sommation, en la maison de la dite demoiselle veuve Leprieur, size à Paris, rue des Deschargeurs, paroisse Saint-Germain de l’Auxerrois, où, après avoir pris lecture d’une sentence contradictoirement rendue entre ladite damoiselle veuve Leprieur et le sieur Blot, ancien notaire à Paris, le sept du présent mois de juin dûment signée, scellée et signifiée, dont copie a esté donnée en teste de nostre sommation, par laquelle monsieur Guéret des Voisins, lieutenant particulier, a ordonné que le tableau représentant le sieur Blot, fait par le feu sieur leprieur, peintre de l’Académie de Saint Luc, seret veu et visité par nous, à l’effet de constater sy le portrait dont est question est crevé dans le millieu du visage et racomodé avec de la cire et sy cette crevasse le rend deffectueux. Et, pour satisfaire à la sentence et sommation susdatée, nous avons veu et visité le portrait dont est question, qui nous a esté à l’instant représenté par ladite damoiselle veuve Leprieur. Et après l’avoir mûrement examiné et relu une seconde fois la sentence, du sept du présent mois, nous avons trouvé derrière ledit portrait un peu de cire rouge, qui nous a par un’avoir esté mise que pour soutenir une petite fracture à costé du menton, quy est imperceptible, et ne porte aucun domage à la figure et que nous n’estimons pas estre une deffectuosité. En foy de quoy nous avons signé le présent, pour servir et valloir ce que de raison, et avons requis vaccation. CAZES. A. TRANMBLIN. ». Paris, Paris, arch. nat., Y1900. Publié par Daniel Wildenstein, Rapports d'experts 1712-1791: Procès-verbaux d'expertises d’œuvres d’art extraits du fonds du Châtelet, aux Archives Nationales, Paris, Beaux-arts, 1921, p. 27-28.
[33] Pierre-Jacques Cazes (1676-1754).
[34] André Tramblin (m. 1742), professeur à l’Académie de Saint-Luc.
[35] On attribue encore sans véritable raison à Leprieur une vue immaginaire de Westiminter Bridge. Interrogé à ce sujet, le musée de Yale ne nous a pas confirmé l’origine et a, depuis, remis en doute cette attribution en l’absence d’éléments comparations et de sources plus probantes.