Hyacinthe Rigaud et atelier, portrait d'Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun (détail), 1694. commerce d'art © image SVV MICHEL DARMANCIER & OLIVIER CLAIR S.A.R.L

Hyacinthe Rigaud et atelier, portrait d'Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun (détail), 1694. commerce d'art © image SVV MICHEL DARMANCIER & OLIVIER CLAIR S.A.R.L

Hyacinthe Rigaud et atelier, portrait d'Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun (détail), 1694. commerce d'art © image SVV MICHEL DARMANCIER & OLIVIER CLAIR S.A.R.L

Hyacinthe Rigaud et atelier, portrait d'Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun (détail), 1694. commerce d'art © image SVV MICHEL DARMANCIER & OLIVIER CLAIR S.A.R.L

À ceux qui commencent désormais à devenir familiers de l’Œuvre de Rigaud, le portrait d’ecclésiastique qui s’apprête à soutenir les enchères le 30 mars prochain à Bourges sous le lot 69, parlera sans aucun doute. Le modèle, Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun depuis 1680, avait en effet été gravé par Pierre Drevet en 1697, trois ans après avoir fixé ses traits par le pinceau de Rigaud en 1694. En contrepartie l’une de l’autre, les deux images se répondent aujourd’hui tels deux reflets presque parfaits.

 

Hyacinthe Rigaud et atelier, portrait d'Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun, 1694. commerce d'art © image SVV MICHEL DARMANCIER & OLIVIER CLAIR S.A.R.L

Hyacinthe Rigaud et atelier, portrait d'Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun, 1694. commerce d'art © image SVV MICHEL DARMANCIER & OLIVIER CLAIR S.A.R.L

Sans préjuger de la qualité du tableau que nous ne voyons que sur cliché, il y a ici une âme dans le regard et une certaine rondeur dans les carnations qui répondent à la légère sophistication de l’ordonnance du vêtement. Si la mise en scène éculée ne propose en effet qu’un buste sans bras sur un fond neutre, un brin de sophistication la fait se démarquer des cohortes de prélats peints trop rapidement.

 

Le collet qui semble ainsi s’animer par le soulèvement de ses deux pans, le repli du rocher épiscopal violine, doublé de soie rouge qui souligne le mouvement du bras, sont autant d’élément récurrents des effigies de « princes de l’église » du Catalan, du Bossuet des Offices à peu près contemporain aux portraits des années 1710-1730. L’autre évêque de Verdun, Hallencourt de Dromesnil, figuré dans un semblable ovale feint aux encoignures brunies, avouera ainsi sa dette envers son aîné.

Hyacinthe Rigaud et atelier, portrait d'Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun (détail), 1694. commerce d'art © image SVV MICHEL DARMANCIER & OLIVIER CLAIR S.A.R.L

Hyacinthe Rigaud et atelier, portrait d'Hippolyte de Béthune, évêque de Verdun (détail), 1694. commerce d'art © image SVV MICHEL DARMANCIER & OLIVIER CLAIR S.A.R.L

La rapidité de la facture du moiré du vêtement semble cependant nous indiquer au moins la participation d’un aide d’atelier à la confection de ce portrait, Rigaud ayant en effet habitué le spectateur à davantage de fondu dans la touche. La toile pourrait ainsi correspondre à l’une des deux copies réalisée par Leroy dès 1694 et probablement retouchées par le maître. Mais là encore, il n’est pas aisé de conclure, les livres de comptes de l’artiste n’étant pas absolument exempts d’omissions.

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